Roman “Au détroit d’Averroès

El Hail Abedl Fattah,
2019 / 6 / 2

ÞÑÃÊ áí æáßã (8) ÑæÇíÉ " Ýí ãÖíÞ ÇÈä ÑÔÏ Roman “Au détroit d’Averroès
ááßÇÊÈ æÇáÑæÇÆí ÅÏÑíÓ ÇßÓíßÓ Driss Ksikes

Je remercie Monsieur Driss Ksikes pour ce cadeau littéraire qu’il nous offre avec spontanéité et de bonne foi. Sincèrement, il m’a permis de lire et découvrir une autre vision de la littérature francophone…
J’avais l’honneur d’assister en 2019 à la lecture de son roman «Au détroit d’Averroès »dont il est question dans cette présente critique littéraire amicale…
Enfin, c’est un auteur qui m’a dérouté par sa façon d’écrire un Roman. Il m’a mis aussi dans l’embarras de le classer dans telle ou telle école ou tendance ou catégorie. Je m’aventure donc à le classer parmi les romans historiques…
Biographie de l’auteur :
Ecrivain et dramaturge, driss Ksikes est aussi -dir-ecteur du CESEM (Le Centre d’Etudes Sociales, Economiques et Managériales) et centre de recherche de HEM (institut privé « hautes études de mangement »)…
Les personnalités du Roman :
Peu d’indication sur l’identité des personnalités en actions. Ils sont des intellectuels tout cours. Les lecteurs n’ont pas idée de leurs sentiments et leurs façons de vivre…et au fur et à mesure qu’on accède à d’autre chapitre que le lecteur range certaines info sur l’identité des uns et des autres….c’est dans la page 63 que le lecteur apprend que le père du narrateur était météorologue. Le narrateur prépare une thèse de Doctorat…
On accède difficilement aux caractères et aux idées des uns et des autres…
Bref, les personnalités en action et les plus importantes dans ce roman sont :
- L’auteur qui est aussi le narrateur
- Averroès comme sujet et personnalité du roman
- Adib le prof de philo dans un lycée
- Aziza la prof d’histoire
Les autres personnalités vont meubler le décor :
- Hassane le prof d’Adib
- Ahmed le fils d’Ibn Rochd
- Hafsa la poétesse grenadinne, agée d’une cinquantaine d’années, amie d’Averroès.
- Aziza l’élève d’Adib
- Dr Brown l’un des conférencier à Cordoue
Le contenu apparent du Roman :
Au début du roman, c’était Le narrateur qui suivait Adib dans ses idées sur Averroès dans son attachement à la philosophie, dans ses émissions radiophonique ou podcast…
L’auteur-narrateur nous raconte l’intervention d’Adib pendant une conférence en Espagne sur Ibn Rochd, puis soudainement, il raconte l’enfance d’Adib lorsqu’il fréquentait l’hôpital Ibn Rochd ( Morizko) pour se soigner puisqu’il était atteint d’asthme.
Il étalait les souvenir d’Adib pendant le Bac. Adib avait deux profs de philo. M. Mohamed le prof de philo musulmane et M.Habib le prof de philo européenne. M. Mohamed avait « l’étiquette d’un ancien rebelle rangé, ex-marxiste, pan-arabiste avancée vers un islamisme conservateur ».
L’auteur-narrateur préfère M.Habib.
Le narrateur fréquentait à cette époque du bac le Café Pascal ( baptisé après Abou Hayan Tawhidi), là où il rencontrait des amis pour jouer des parties d’échecs ou discuter philosophie. Dans ce café, il assistait à des débats entres khalid l’enseignant d’histoire géo et Hamid médecin généraliste sur les penseurs arabes compris sur le penseur Averroès et sur la croyance. Hamid prétendait qu’Averroès était un athée et Khalid le considérait comme musulman en quête de vérité. Adib était ami au narrateur et était parmi les présents dans ces débats au café Pascal. Ils avaient fréquenté la même université.
Et sans nous avertir de le suivre, l’auteur nous informe qu’il a croisé son ami Adib et Aziza, à l’aéroport de Casablanca lors de leur voyage pour cette conférence sur Averroès à Cordoue. L’auteur était traducteur préparant aussi sa thèse de doctorat et Adib prof de philo dans un lycée miteux à Casablanca et Aziza prof d’histoire et mariée à un haut gradé de l’armée, prof d’Histoire.
Adib Avait un Amour secret envers Aziza. Leur attirance d’avant avait surgi pendant ce voyage…
L’auteur parlait de la vie d’Adib en tant que prof intéressé par la philo et son attachement plus précisément à la philosophie d’Ibn Rochd. En plus, il nous enseigne qu’Adib passait sur les ondes de la radio marocaine pour parler de la philosophie…
L’auteur donne le contenu de la conférence à Cordoue, les interventions et les explications avancées par Adib pendant cet événement, le journal de bord d’Adib et ses fréquentations. Pendant cette conférence Adib avait parlé du transfert de l’esprit et du corps du philosophe Ibn Rochd, du double enterrement physique, comment le corps d’Ibn Rochd avait été acheminé vers Cordoue, du projet anglais échoué de rebaptiser le détroit de Gibraltar en « Détroit d’Ibn Rochd »…Adib ainsi que l’auteur-narrateur voyaient en Ibn Rochd le penseur incompris, l’éveilleur de conscience, le philosophe rationnel…
Et par l’intermédiaire de l’auteur-narrateur, Adib racontait ce que Ibn Rochd avait subit des musulmans(de l’Imam de la Koutoubya) et des chrétiens( par le Pape urbain IV). Les uns le qualifiaient d’âme égarée, païen et père de l’athéisme, détourné de la foi par la logique ( par Ibn Taymiya) …ma liste de ces détracteurs était longue…
-Lorsque Aziza avait pris la parole dans cette conférence à Cordoue, elle défendit qu’Ibn Rochd l’andalou était une « exception circonstanciée de l’histoire ». Elle avance que ce philosophe était le fils d’un jurisconsulte dans l’Etat almoravide, qu’il était né dans une maison du savoir dotée d’une bibliothèque riche de connaissances ou cultures.
Elle voulait -dir-e qu’il était le fruit ou produit de son époque et de ses conditions de vie à Cordoue. Autrement dit : pas d’étonnement…et qu’ibn Rochd était à l’abri des pourfendeurs ( page 41) par la protection des Califes et sultans, à savoir Abd Amouman à Marrakech …et Abou Yacoub Youssef et Abou Jaafaf ( maire de séville puis de Cordoue) fils d’Abou Yacoub…
Aziza voyait Ibn Rochd comme une personnalité soutenue par l’élite gouvernante de l’andalous et était instrumentalisé par le pouvoir en place pour faire face aux fouqaha, soufis et autres théologiens…il était un intellectuel serviteur du pouvoir et intérêt politiques et
Aziza conclut son intervention pendant cette conférence par -dir-e qu’ibn Rochd était piégé par ceux qui tenaient le pourvoir à l’époque…i
La verve et la patience d’Adib pour Ibn Rochd vient de son prof de philosophie, un certain nommé Hassan…Ce dernier était un adepte des idées Ibn Rochd…il était accusé et jugé comme danger pour ses étudiants…il était indiqué comme athée. Juger sans procès. Il était victime de la philosophie d’Ibn Rochd…Hassan était forcé de prendre sa retraite…l’auteur-narrateur était aussi élève chez Hassan…Il a assisté à sa mort…
Adib allait révéler à l’auteur-narrateur qu’Hassan lui avait légué un tas de document, de conseils et orientations sur Ibn Rochd…
Enfin de compte, il y a une chaine d’adeptes et de disciples contemporains d’Ibn Rochd :
- Adib par l’intermédiaire de son prof Hassan.
- L’auteur-narrateur par l’intermédiaire d’Adib et les autres.

Les références de l’auteur :
Le roman fait référence à la philosophie médiévale arabe. Cela sans oublier de -dir-e que ce roman ressemble de loin du genre d’écriture de Salman Rouchdi et Amine Malouf…
Trame de lhistoire :
Un début déroutant. C’est Adib qui ouvre la saine par raconter au conférencier sa vie d’enfance et comment il a fait connaissance de l’œuvre d’Ibn Rochd…Puis l’auteur s’émisse en tant qu’acteur dans cette conférence puisqu’il y était en tant que traducteur qui observait et suivait avec admiration les interventions d’Adib… On distingue difficilement qui raconte qui.
Le lecteur suit difficilement la trame de l’histoire…
Le style du Roman « Au détroit d’Averroès »:
L’auteur tantôt parle de lui-même Tantôt d’Adib
- C’est un roman à style difficile lire. Le lecteur doit faire un effort pour comprendre la trame du sujet.
- Ce roman aurait pu être un traité sur la pensé et les idées d’Averroès. Enfin, il est difficile de le classer parmi les œuvres littéraires habituelles.
- Sans raison ou excuse, le style académique a écrasé le style littéraire ancien et nouveau.
Critique :
Quoique Driss Ksikes a bien choisi un bon sujet qu’est Ibn Rochd, son style très élaboré et plain d’intellect, académique, riche d’idées sur la vie Averroès et plein de mots techniques et abstraits. Un peu rigide pour exprimer les idées et les sensations habituelles d’un roman…
Aussi, peut-on à travers ce roman comprendre suffisamment les idées et le système intellectuel d’Averroès ? L’auteur n’a pas pensé à exposer en quoi et pourquoi Ibn Rochd est distingué…l’auteur s’est concentré essentiellement sur la biographie d’Averroès et non sur ses idées…
Par ailleurs, le roman transgresse en quelque sort la sensibilité et la compréhension de ses lambdas lecteurs par des phrases philosophiques, profondes et équivoques. Riche en terme francophones, il brosse dur et carré la sensibilité des lecteurs.
Une incohérence dans la trame du fond de l’histoire réelle :
L’auteur passe d’un événement à l’autre sans lien cohérent. Il suppose inconsciemment que le lecteur a assisté à ces événements et les liens qui les rattachent.
L’auteur nous fait sauter d’un événement à un autre sans nous prévenir, nous lambda.
C’est au bout du 2eme chapitre que les idées du roman sont tirées au claire -;- ce qui veux -dir-e que le premier chapitre était un peu compliqué et flou pour se laisser vibrer avec l’auteur et avec les sensations d’une regrettable personnalité d’est Ibn Rochd.
Des phrases ambigües et à sens incompris :
Plutôt des métaphores…exemple : sur la page 32 paragraphe 3 : l’auteur raconte : « Ma conscience d’une perte inconsolable au sujet d’ibn Rochd, annonçait Adib, derrière son pupitre… ». on ne sait qui parle de qui ou de quoi…
Les récits d’Adib se confondent avec ceux de l’auteur. Des propos rapportés par l’auteur auraient dû être mises entre guillemets pour comprendre qui parle de quoi et de qui…
Des phrases très longues :
Des phrases très longues et condensées d’idées à faire oublier le pauvre lecteur l’essentiel de l’idée centrale.
Ex : dans la page 33 paragraphe 3, la phrase est de 6 lignes. De même la phrase dans la même page au paragraphe 4 est de 7 lignes.
Driss Ksikes n’est pas facile à suivre.
Avec sa façon de nous instruire sur Averroès, il risque de perdre les bons lecteurs non sportifs dès les premières pages. La phrase et le style académique a influencé sa façon de s’exprimer…
Peu de sentiment ou de romantisme dans les termes et le style:
Peu de choses évoquent la nature et les sensations humaines chez l’auteur. Des phrases sèches et des termes trop intellectuels..Tout est cerveau ou raison ou philosophie. Heureusement, Aziza et Hafsa étaient là pour meubler le vide sentimental chez les personnalités des uns et des autres.
Mon avis sur ce roman:
Pour mettre mes lecteurs ( « J’ai lu pour moi et pour vous »
( ÞÑÇÁ ãÞÇáÇÊ: ÞÑÃÊ áí æáßã)dans le fil de mes commentaires et mes appréciations sur le roman
« Au détroit d’Averroès » de Driss Ksikes, je leur dis d’abord que je n’ai jamais lu un roman de ce genre littéraire. C’est une œuvre particulière méritant une attention particulière. Elle ne ressemble qu’à elle-même, que ce soit dans le fond ou la forme. On peut cataloguer le sujet dans le genre Roman Historique, similaire en quelque sorte à travaux de Salman Rouchdi et Amine Malouf.
Le lecteur non averti serait dispersé voir ennuyé dès le premier chapitre. Pourquoi ?
-fatiguant à suivre l’auteur.
- La structure de l’histoire est difficile à comprendre. Certe, c’est un ensemble d’éloges et d’apologie, vantant les mérites d’Ibn Rochd.
Par ailleurs, ce roman contient des tournures et des ramifications relatives à une gymnastique intellectuelle très difficile à pratiquer… Il faut du souffle et de l’énergie pour pouvoir le lire jusqu’au bout et le comprendre comme il faut.
Il est très distingué par sa façon de faire émouvoir ses personnalités très classe intellectuellement et haut niveau culturel…
Va comprendre Ibn Rochd puis ses disciples et ses détracteurs européens et musulmans !!
Va comprendre comment l’auteur fait le lien entre le passé et le présent par Ibn Rochd comme catalyseur entre les deux époques !!!
Ibn Rochd par la voix de l’auteur-narrateur du roman et ses personnalités ne parlent pas seulement de la philosophie, de la religion, de la politique, et des débats intellectuels, mais aussi de l’oppression envers la liberté de penser et de s’exprimer. D’ailleurs le choix d’Ibn Rochd comme sujet n’est pas à la portée de n’importe quel lecteur. Ibn Rochd est un sujet difficile à cerner en se référant à ses disciples et ses détracteurs actuels et d’antan. Je me disais toujours que la lecture est une en elle-même une science à part entière indépendante de l’écriture ou l’écrit. La science de la lecture est une matière très éparpillée dans l’enseignement académique actuel. Bien sûr ceux qui savent lire savent comprendre. Le contraire est aussi vrai…
Merci Driss Ksikes pour ton travail. Ton message est reçu. On sait maintenant qu’il faut confirmer l’idée que pour accéder à la connaissance et à la vérité, il faut réhabiliter la raison et la démonstration rationnelle d’Ibn Rochd…il faut réhabiliter Ibn Rochd et ses idées.
Je conseil vivement de lire ce roman…
Le roman « Au détroit d’Averroès » de notre ami Driss ksikes, mérite une salutation amicale et un encouragement particulier. Il faut le lire avec patience et tolérance dans un notre milieux marocain hostile et contraignant, dans un monde où l’idée justes et essentiel et les vrais sentiments sont largués au second degré. Faute de pouvoir -dir-e franchement que Driss Ksikes aime les idées Averrociennes et souhaite divulguer ses idées, un détroit sert toujours à passer à d’autres horizons et choses d’actualité...
Je prends donc le risque d’être franc avec notre ami Ksikas pour le booster et l’encourager, s’il en a besoin, et le pousser au mieux dans ses aspirations littéraires.
L’auteur du roman prêche la tolérance, la logique et l’enseignement de la philosophie. Autrement dit, il est contre le fanatisme religieux, contre l’oppression et la marginalisation des philosophes et intellectuels.
C’est une invitation à atomiser logiquement la culture, la religion et les croyances par la philosophie…
Critique concernant le récit « L’homme déscend du silence »
Si je compare le roman « Au détroit d’Averroès » avec le récit « L’homme descend du silence », je -dir-ais que Driss Kssikes avais fait un effort intellectuel précieux dans le premier et un peu moins dans le deuxième, que ce soit en la forme ou le fond.
De quoi il s’agit dans le récit « « L’homme descend du silence » ?
L’auteur raconte son enfance…une sorte de biographie…l’auteur-narrateur cette fois est un journaliste…il raconte son amitié avec Ali, avec Laila qu’il considère comme « son autre mer », de Samia la journaliste…il assista à une ré-union- à la place de son patron. Le seigneur ( un membre du gouvernement) préside la ré-union- et parle de la stabilité du pays…il achète les journalistes… il parle aussi de l’enterrement de sa grand-mère et son oncle Sellem…de sa cousine déflorée et chassée de chez son père…de son frère Bachir l’islamiste…d’Az le réceptionniste et puis de Hassan le chauffeur de taxi qui a un chat appelé Ommo Kaltoum…de Aicha qui vit dans l’hotel avec son fils de 12 ans…Il cite la grève des soldats retraités…
Tiens ! Le nom d’Adib est cité dans ce travail dans le mêlé des personnes invoquées…et dans le roman sur Averroès, Adib était un personnage important…Adib Ahmadou est autre chose dans ce récit…Adib et Halim…trois garçons cohabitaient…c’était trois utopistes…leur logement était enflammé…
Au fait, l’auteur-narrateur parle essentiellement, dans ce récit, de l’injustice au Maroc…il nous expose la misère dans laquelle vit un certain nombre de marocains et la médiocrité de certaines idées marocaines…
Le style de ce récit laisse à désirer. Je le considère moins attirant et captivant que dans son roman sur Averroès…c’est un récit de ni queue ni tête…L’idée générale est mal exposée aux lecteurs et pas tirée au claire…manque de fluidité entre les différents chapitre et pas de schéma conductrice…Le fil des événements et les actions des personnages du récit est entrecoupé…
Pourtant, j’aime lire Kssikes. Sûrement, il nous promet d’autres œuvres encore plus intéressantes…
De El Hail Abedl fattah, 2019




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