Lêtre humain entre hasard et nécessité

DARREHMANE BOUDRISS
2010 / 2 / 24



L’être humain est-il une donnée de l’authenticité et de la tradition locale ou un phénomène biologique qui entre en interaction avec les spécificités de son milieu ambiant. Son intelligence est–elle des structures mentales individuelles et collectives élaborées selon des programmes de formation ou uniquement un fruit du hasard biologique ?
La différence entre un homme sauvage et un homme civilisé n’est pas une différence biologique nous apprend le Docteur LUIS ALBERTO MACHADO, qui a séduit par ses idées éducatives toute l’Amérique latine des années 70 et 80, mais c’est une différence éducative. Notre docteur Luis ALBERTO MACHADO a été chargé par le président de son pays Luis Herrera Campina de 1979 à 1984 comme ministre d’Etat chargé du développement de l’intelligence nationale et l’objectif prioritaire du gouvernement fut l’éducation. Machado voulait démocratiser l’intelligence et faire développer les différentes aptitudes des pauvres gens et les impliquer dans tous les contextes possibles. Les chrétiens libéraux et chrétiens démocrates de l’époque considéraient ce projet comme allant contre la volonté de Dieu, car, estiment-ils l’intelligence est un don de Dieu qu’il ne faudrait pas chercher à modifier.
Les systèmes éducatifs comptent beaucoup pour les grands équilibres politiques et sociaux, les USA étaient les premiers en 1958 d’entamer les grandes réformes et de faire ressurgir la société du boum économique. Dans les pays du conseil de l’Europe, la date des grandes réformes éducatives remonte à 1981.Pourquoi 1981?
En 1981 un évènement de grande importance s’est produit et sans que nous ayons tiré profit, il s’agissait de l’octroie du Prix NOBEL de médecine a l’Américain ROGER WALCOTT SPERRY pour ses recherches en médecine notamment sa découverte du canal calleux qui synchronise les fonctions cérébrales de l’hémisphère gauche et de l’hémisphère droit. A une époque récente, on considérait encore les deux hémisphères du cerveau humain comme antinomiques voire même paradoxaux : le droit agit dans l’espace d’où son penchant à la géométrie, il est humoristique et transgresse le principe de l’identité en admettant plusieurs solutions à un seul problème. Le cerveau gauche par opposition à son homologue droit, est rationnel, logique, linéaire, agit dans le temps et n’admet qu’une et une seule solution pour chaque problème. Les neurologues et les neuro-pédaguogues, ignorants l’existence du canal calleux, ont induit tout le monde en erreur. Les politiques éducatives de la guerre froide, aussi bien que les politiques tout court concevaient les programmes et géraient les différences sous cette fausse vérité. Le canal calleux garant de l’unité du fonctionnement du cerveau a vite fait changer les mentalités et les programmes.
Avant même la déclaration officielle de cette découverte, d’autres recherches neurologiques ont aboutit à la reconnaissance de trois cerveaux en un. D’abord les neurologues ont vite découvert que la matière cervicale de tous les êtres vivants est composée des même constituants, ensuite, ils ont constaté que si le cerveau humain est structuré horizontalement en laissant apparaitre deux cerveaux l’un droit et l’autre gauche, il est aussi structuré verticalement en superposant trois protubérances cervicales d’ages différents :
1. Le premier date il y a deux cents millions d’années. Il s’agit du cerveau réptilien, ses fonctions vitales assurent à l’être humain le maintien de la température à 37 degrés celsus. Il assure aussi la continuité de l’espèce et la défense du territoire
2. le deuxième a vu le jour cela fait moins de soixante millions d’années. Il s’agit du cerveau mammifère qui caractérise l’espèce animale qui porte le même nom.
3. Le troisième, son apparition ne dépasse pas dix millions d’années
Le cerveau humain, siège de la sagesse et du savoir pour les uns, centre moteur pour les autres, est une boite noire dotée de cent milliards de cellules nerveuses ; les interactions de ces dernières dépassent le nombre des atomes positifs de tout l’univers. La communication entre ces cellules appelées neurones elle est à la fois chimique et électrique, ce qui fait que les informations dont nous disposons circulent dans notre cerveau à la vitesse de l’électricité. La société nouvelle de l’information et de la communication dotée d’un espace de fluidité et de mobilité jamais connue auparavant est rendue possible grâce à l’exploration du cerveau humain.
Pris connaissance de ces nouvelles réalités des années quatre-vingts, les systèmes éducatifs et informationnels ont commencé à orienter leur recherche vers d’autres domaines producteurs de bénéfices et d’opportunités d’embauche. Ces domaines sont les sciences linguistiques, les sciences informatiques et logicielles et les sciences éducatives et sociales. Ces domaines d’action et d’apprentissage concernent l’élaboration cognitive et comportementale des attitudes langagières à adopter aussi bien dans les secteurs économiques, artistiques et publicitaires que dans les domaines sociaux, politiques et autres. Du moment que des intervenants ne peuvent se comporter socialement et économiquement qu’au moyen de manifestations langagières concrétisées orales et écrites, il est donc toujours important de centrer la recherche dans ce domaine et d’élaborer des programmes de formation.
Tout passe par la langue aussi bien l’argent, les idées, les protocoles, les passations de pouvoir etc. Le déficit linguistique que nous observons dans les établissements scolaires et les entreprises nationales est du à un manque de lucidité et de savoir- faire. Ce déficit est souvent diagnostiqué comme manque de compétence professionnelle mais rarement comme déficit linguistique : les cadres nationaux de tous bords généralement excellent dans leurs domaines de spécialités mais accusent un manque communicatif et interdisciplinaire dû à une méconnaissance du dispositif linguistique et langagier.
Les sociétés avancées techniquement, ont pris conscience de l’importance de ces domaines et ont commencé à adopter les techniques numériques dans le domaine de l’ingénierie linguistique : « En France, les ministères chargés de la recherche et de l’industrie ont mené des actions significatives pour développer ce secteur d’activité notamment par des programmes EUREKA. L’ingénierie linguistique fait partie des 50 technologies clés retenues pour l’an 2000 "
La même chose pour la communauté européenne : « La commission européenne a crée un secteur ingénierie linguistique au sein du programme application télématique. Fin 1996, la commission a lancé un nouveau programme : Multilinguisme et société de formation »




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