A l’âme du martyre Abderrahim BADRI

Khalid Boufrayoua
2021 / 11 / 6


Habib Charqui
Khalid Boufrayoua

Dédicace :

A l’âme du martyre Abderrahim BADRI

Introduction :

Traiter le Mouvement estudiantin, lu général, et de l expérience
estudiantine sahraouie, en particulier, présuppose d abord un départ du concept de mouvements sociaux en tant que concept nodal dans l’enceinte du champ de la sociologie politique Il est à noter avant de présenter une lecture théorique de ce concept qu’il est devenu difficile à définir et à-limit-er en raison de ses nombreuses utilisations scientifiques et idéologiques, qui l ont rendu non abordable au niveau sémantique, chose qui rend, par conséquent, la tâche du chercheur difficile, complexe et lourde de risques de tomber dans la subjectivité.

Historiquement parlant, la première utilisation du concept de mouvements sociaux remonte, en effet, au sociologue allemand «Laurent Von Stein» en 1850 dans son livre «Histoire des mouvements sociaux en France entre 1781-1850».

«C est un livre dans lequel le scientifique allemand a tenté de présenter et d expliquer l’apport de la Révolution française dans son dessein de changer de rebâtir la société.

Quant à la définition scientifique du concept, Charles Tilly considère les mouvements sociaux "est une série d interactions entre ceux qui sont au pouvoir et ceux qui se présentent à juste titre comme des porte-parole de la couche populaire, le représentant manque de représentation officielle, et dans ce contexte, ces personnes présentent les revendications pour le changement ou l exercice du pouvoir, ces revendications sont soutenues par des manifestations publiques de soutien.

Quant à l’angle idéologique, l approche marxiste se concentre essentiellement sur la dimension économique en abordant le concept de mouvements sociaux, considérant ce dernier comme un mécanisme pour renverser la tendance de l histoire vers une société de non-exploitation et de sans classe. Cette approche tire son existence de la dualité de ceux qui possèdent les moyens de production et ceux qui ont le pouvoir du travail.

En ce qui est de l approche libérale, ses partisans voient les mouvements sociaux comme une série d actions et d efforts entrepris par un certain nombre de personnes en vue d’atteindre un objectif précis.

«Laos» divise les mouvements sociaux en deux catégories: les «mouvements sociopolitiques» et les «mouvements sociaux non politiques», mais que leurs activités puissent avoir des retombées
politiques dans le cadre de la relation dialectique entre le social et le politique, citons à titre d’exemple notoire les mouvements sociaux religieux et estudiantins, ce dernier désigne «le mouvement collectif qui qu’organisent les étudiants à l intérieur ou à l extérieur des universités pour exprimer leurs points de vue sur des questions politiques, sociales ou culturelles...etc.

C est un mouvement né des contradictions vécues par la société, qui leur lègue droit, en vertu de la cohésion et de l agglomération est possible au sein de l entité étudiante, de l unité d action et de
l exhaustivité de la situation. "

Compte tenu de l importance qu occupe le mouvement estudiantin à l’échelle international, notre article porte sur «l expérience estudiantine Sahraouie ».

Dans cette perspective, et puisque nous avons antérieurement fourni une définition du mouvement étudiant dans le cadre de des mouvements sociaux, nous définirons ce que l on entend par« sahraoui » en son rapport avec le concept du cadre estudiantin en répondant à la question: qui est l étudiant sahraoui?

Cette définition requise sera sollicitée, a priori, des étudiants eux-mêmes (les étudiants sahraouis) via de leurs document et données de toutes natures.

L’étudiant sahraoui selon leur identification fournie : c’est le porteur de la «perception nationale» destinée à défendre le droit du «peuple sahraoui» à la liberté et à l indépendance à l’étendue de tout son territoire historique.

Identifier l étudiant sahraoui impliqué dans le mouvement estudiantin sahraoui est donc le porteur de cette «perception nationale» indépendamment de son appartenance géographique ou tribale, cette définition paraît en théorie claire, mais au niveau pratique, de nombreuses problématiques seront davantage mises en exergue au cours de cet article.

Motifs :

chaque action humaine est déterminée par des motifs et les causes, il en va de même pour l écriture comme acte humain. De là, il semble évident de déterminer les motifs de la rédaction de cet article intitulé "L expérience des étudiants saharaouis _ Une lecture historique socio-historique-"

Motifs objectifs :

principalement dus au désir de contribuer au champ de prédilection et d’étendre les connaissance sur les mouvements sociaux en général et du mouvement estudiantin en particulier, vu qu’il constitue l’avant-garde intellectuelle et active de la société, outre le désir de documenter et d’écrire sur le thème de l expérience estudiantine du Sahara, surtout si l on sait que d après nos connaissances, il n y a pas d étude scientifique qui a le mérite de le traiter par la lecture et l analyse.

Même les écrits imprégnés d un sens idéologique se comptent sur les doigts d’une main , c est ce qui interroge les étudiants adhérents de ce mouvement, surtout si l on sait qu’une ribambelle d entre eux étudie en sciences sociales et humaines. La rédaction et la documentation font partie intégrante de militantisme sur le terrain et son importance ne sont pas moins que celle de ce dernier.

2. Auto-motivations :

L expérience de militantisme au sein du mouvement estudiantin sahraoui a joué un rôle majeur pour nous pousser à l’étudier et
l’analyser en s’appuyant sur ce que nous avons accumulé tout au long de la période des études universitaires.

Notre tentative d’une écriture scientifique sur ce sujet pourrait être elle aussi une motivation pour des futurs articles et recherches universitaires sur le même sujet.

Champ d étude :

Cet article vise à étudier et analyser en termes de catégorie des «étudiants sahraouis» étudiant dans les universités marocaines et ceux adhérents organisationnellement dans le «le mouvement estudiantin sahraoui».

Quant au champ d’étude, il cible effectivement sur toute la carte
universitaire marocaine dans sa globalité sans exclure un site universitaire ni se concentrer sur un site en particulier.

Approches :

Toute étude ou recherche scientifique est basée sur des fondements méthodologiques afin qu elle soit minutieuse et scientifique, nous avons donc décidé de nous appuyer sur les approches suivantes :

L approche historique: opter pour cette approche ne signifie guère raconter des événements et des tournants historiques, bien au contraire, son analyse et son interprétation ont pour but d atteindre
des connaissances scientifiques qui contribuent à comprendre le présent et à prévoir l avenir, étant donné que la réalité est le fruit d accumulations précédentes, ce qui signifie que cette approche nous aiderait à comprendre et à assimiler les principaux tournants historiques de l expérience estudiantine du Sahara et son présent.

Approche d analyse de contenu :
Sur la base de cette approche, nous décrirons et analyserons avec précision les textes écrits (déclarations, documents et textes juridiques...), de l expérience étudiante Sahraouie afin d’en tirer des conclusions scientifiques qui nous aideraient à comprendre les pratiques de ce mouvement, en particulier par rapport à d autres mouvements.

3. Observation par participation :

Notre appui sur cette technique doit essentiellement à la possibilité
d obtenir des informations abondantes et importantes sur le sujet en question, voire concevoir une image réaliste du sujet. Adoptant cette technique à notre sujet, nous avons réalisé que notre participation aux activités de l expérience étudiante sahraouie nous a permis de noter plusieures observations qui seront le sujet de notre article.

Axe premier: les étudiants sahraouis: un point de vue interne. Traiter la pratique politique de toute organisation et les questions qu elle pose, suppose d abord donner une définition de cette organisation,Que ce soit comment les autres la perçoivent ou comment elle se perçoit elle-même, le premier axe de cet article ne fera pas exception,car nous présenterons une définition du mouvement estudiantin sahraoui en s’appuyant sur le point de vue des acteurs de ce mouvement et le soumettre à discussion et analyse.

Les étudiants sahraouis constituent une composante politique du
«peuple sahraoui» et ils constituent la caste instruite de ce dernier.
Cela signifie qu ils font partie d’un ensemble qui a pour mission sacrée de réfléchir et d apporter des réponses scientifiques aux problèmes entravant l’avenir du «peuple sahraoui » Selon leur point de vue, les étudiants sahraouis ont deux missions
cardinales :

La première mission consiste principalement à communiquer la
véritable image à «l opinion publique étudiante marocaine» sur la
réalité politique, économique, sociale et culturelle du «peuple
sahraoui», levant l’ambiguïté et infirmer le discours de propagande
mensongère des médias marocains, ce qui signifie que cette mission est avant tout une mission de sensibilisation de la part des étudiants sahraouis en leur rapport avec les étudiants marocains, ceci d’un point de vue théorique.

Quant au point scientifique, et basé sur la technique de l observation par participation, il ne faut pas perdre de vue qu il existe de nombreuses pratiques qui influent négativement sur la mission de sensibilisation des étudiants sahraouis, pratiques à finalités personnelles nuisant au mouvement dues principalement à la difficulté de séparer ce qui est organisationnel et ce qui est d’ordre personnel dans le militantisme estudiantin sahraoui, pratiques qui approfondissent le fossé entre étudiants sahraouis et étudiants marocains (Confrontations entre étudiants sahraouis, cas d agression d étudiants sahraouis contre des étudiants marocains ... ) ce qui corroborent, en fait, ce que propagent les médias marocains et constitue un matériau riche pour leur activité idéologique.

2- La deuxième mission est également de nature dite pédagogique, en rapport avec «les masses populaires sahraouies», en partageant la conscience politique avec les masses et en menant la barque des
formes de militantisme que connaissent les villes «occupées».
Cependant, la réalité effective prouve la domination d autres
mouvements organisationnels au sein de ces villes «occupées» et
l incapacité, donc, des étudiants detransférer leur expérience de
militantisme aux masses populaires et à-limit-er leurs activités dans
l’enceinte des universités.

Le cadre étudiant sahraoui est basé sur le principe de «l unité du
corps» et contre toute forme de discrimination, qu elle soit tribale ou régionale, vue comme une sorte de nihilisme politique.
la loyauté de toutes les énergies militantes étudiantes au corps du
mouvement, mais l’exercice a maintes fois prouvé que la fidélité était au régionalisme et au tribalisme, ce qui se reflétait même sur la nature des appellations circulant parmi les étudiants sahraouis qui portent un poids idéologique plus ou moins raciste (les Maures, les Peshmergas, les Frayssates ...), de telles appellations montrant l’incapacité des étudiants sahraouis à réaliser le principe de «l unité du corps» de manière effective et pouvoir ainsi surpasser les organisations primitives et trancher intellectuellement dans de nombreuses questions rencontrés lors de l’exercice.

Nous mettons l’accent sur le terme «intellectuellement», vu que
l’absence de dialogue produisant des réponses scientifiques et
pratiques a entraîné dans de nombreux cas le recours à l usage de la violence parmi les étudiants sahraouis.

Sans pour autant oublier la question de l’incapacité de dissocier ce qui est d’ordre personnel de celui d’ordre organisationnel, car de
nombreux faits personnels ont touché gravement ce qui est
organisationnel et ont conduit à la violence faussement qualifiée de
révolution (violence révolutionnaire).

Concernant l aspect organisationnel, les étudiants sahraouis adoptent une forme horizontale dans laquelle les décisions sont prises de manière simple et démocratique, que ce soit dans les décisions syndicales ou politiques, avec la possibilité que certaines décisions soient prises par les acteurs impliqués dans le site, c est-à--dir-e qu il s agit de décisions péremptoires qui font l objet d un débat public.

Cependant, l observation montre que le débat public ne laisse pas de traces sur le fond des décisions prises au niveau central, c est-à--dir-e que ce qui est proposé au niveau central est celui qui est repris et que le reste n’est , in fine, que de simples formalités de la lutte, ce qui remet en question le principe de la démocratie proprement dite, et transforme le mouvement d’une vision d’horizontalité à celle de verticalité pure et dure, et ceci de manière plus ou moins flexible.

Les structures du comité représentatif des étudiants sahraouis sont
élus au scrutin secret ou ouvert, qui comprend 10 membres issus
s’ajoutent à eux 13 membres inscrits en première année universitaire, cette condition vise à acquérir de l expérience de la part des nouveaux étudiants et apporter du sang frais dans site, afin d en assumer plus tard la responsabilité, ceci d’un angle théorique.

Néanmoins, la réalité effective atteste de la prédominance du
phénomène des «Cheikhs du site» et la présence de personnes autres que le comité élu prétendant une représentation « légitime » des étudiants sahraouis tiennent des ré-union-s avec les doyens et es
présidents d université. Ceci diverge d’un site universitaire à un autre.

Les étudiants sahraouis s expriment sous des formes qui se divisent en deux catégories :

- Formes syndicales : Ce sont ceux qui se combattent au début de
chaque saison universitaire et qui sont ouverts pour recevoir des
nouveaux étudiants et les -dir-iger, que ce soient de nouveaux étudiants sahraouis ou marocains et reçoivent les dossiers rejetés par l administration afin d y trouver une solution (in-script-ion / transfert d une université à une autre ou d une faculté à à autre dans la même université).
La lutte pour réaliser ses revendications se concrétisent par des
marches, boycott ou sit-in...etc.
en principe, les dossiers d étudiants sahraouis et marocains sont reçus sans discrimination aucune, néanmoins, la réalité montre que lors du dialogue avec les responsables des facultés ou universités, la primauté est attribuée aux dossiers étudiants sahraouis. Cela soulève la question de l’utilité de recevoir les dossiers de la part des étudiants marocains dès le départ.
En ce qui concerne les formes de lutte, elles sont le plus souvent
décidées en coordination avec les militants de l -union- nationale des étudiants marocains.
- Formes politiques: dans lesquelles l orientation politique des
étudiants sahraouis est mise en évidence, ces étudiants expriment
leur foi en la lutte pour la libération du «peuple sahraoui», en
célébrant les fêtes nationales et en interagissant également avec les
événements qui se produisent dans "les villes du Sahara occupé"
ainsi qu’avec les tournants que connait la cause du Sahara occidental, sans oublier l’expression de la solidarité avec les
détenus politiques et la commémoration des martyrs.

D un point de vue formel, les formes militantistes organisées par les
étudiants sahraouis sont pour la plupart circulaires avec le haussement des slogans politiques ou syndicaux, en tenant compte de la relation étroite entre le politicien et le syndical. Cette relation est mise en évidence spécialement dans le cas de la lutte étudiante sahraouie, chose que certains chercheurs et universitaires marocains tentent de négliger comme le font d’ailleurs les politiciens, et c est ce qui apparaît, par exemple, dans la classification faite par le chercheur, "Aziz Khmelich" Dans son livre «Les soulèvements urbains au Maroc», les manifestations menées par les étudiants sahraouis à « Laâyoune occupée» en 2000 en les considérant, comme un simple soulèvement pour des revendications sociales, en perdant de vue le côté politique
toujours présent dans le militantisme estudiantin sahraoui.

Quant à la forme circulaire des luttes sahraouies ainsi que celles
marocaines, elles remontent historiquement à la fameuse place
«Agora», dans laquelle les Grecs se réunissaient pour discuter des
questions religieuses, commerciales, politiques et intellectuelles en l an 614 avant J.C

Deuxième axe: les étudiants sahraouis et le problème de la
dénomination La question de dénomination des étudiants sahraouis n’a jamais eu de cesse d’être objet de débat intense entre eux, et ce tout au long de leur présence dans les différents sites universitaires marocains, compte tenu de leur caractère d élite instruite et d avant-garde intellectuelle chargée de réfléchir et de résoudre les problèmes fatidiques du «peuple sahraoui».
De là partant, nous avons décidé de tenter de lever un peu d’ambiguïté
sur cette partie obsédante pour l’ensemble du mouvement estudiantin sahraoui selon une approche scientifique et loin de toute partialité idéologique ou subjective. Une tentative d’expliquer et d’analyser la

plupart des attributs ou épithètes associés aux étudiants sahraouis
commençant par «le Corps») le corps estudiantin Sahraoui puis «la classe») classe d étudiants sahraouis jusqu au «mouvement») mouvement étudiant sahraoui.

Premièrement : le Corps (le Corps estudiantin Sahraoui):
Cette appellation renvoie à une panoplie de significations porteuse de nombreuses connotations, lorsque nous reflétons le concept sur
l expérience des étudiants qui exprime «l unité du corps» qui veut -dir-e que chaque membre joue une fonction spécifique de s assurer que le corps continue de vivre, et que le cerveau symbolise le Front Populaire de Libération de Sakia El Hamra et Oued de Oro, ce Front devient ainsi le gérant des luttes du Mouvement estudiantin sahraoui, quelles que soient ses circonstances subjectives et objectives, ce Mouvement devient éventuellement un organisations parallèle au Front Populaire de Libération de Sakia El Hamra et Oued de Oro De plus, le concept de corps renvoie symboliquement au travail effectué par chaque membre, quel qu il soit Afin d assurer la continuité de la vie dans ce corps, mais la réalité effective et la pratique en témoignent autre chose «le Corps estudiantin sahraoui» est déchiré par «les conflits régionaux et tribaux, à travers les querelles à vocation personnelle semant ainsi des vices tels l’opportunisme et les intrusions policières, ces vices ou maladies conduisent n importe quel corps à la salle de d’urgence puis à la mort, et « le Corps étudiant du désert» n est pas une exception.

Deuxièmement: La Classe (la Classe des étudiants Sahraouis):
Le concept de classe a une métaphore pour le «principe d unité, l unité de la Classe estudiantine Sahraouie».
Elle part du choix volontaire de toutes les énergies étudiantes,
inhérentes à diverses affiliations régionales tribales dans le cadre
compact dans lequel la loyauté est essentiellement à la classe
estudiantine sahraouie, afin qu elle puisse parvenirv effectivement
remplir son rôle cardinal dans la défense des aspirations et des
aspirations du «peuple Sahraoui » "et affrontez ceux qui tournent le
dos à ce principe.

Troisièmement: Le Mouvement (le Mouvement estudiantin sahraoui):
À travers notre recherche de la ligne chronologique de l émergence de la pensée «cinétique», il parait clair qu elle est venue comme réaction à l émergence des mouvements militants contre la colonisation dans le Tiers-Monde, elle repose sur le principe du rejet de la sacralisation intellectuelle ou de l’imitation organisationnelle ou de la loyauté envers des personnes ou des entités.
son principal pilier n’set autre que la défense d’une conscience critique réfutant la rigidité surtout intellectuelle.

De là, le propos de notre article tente de mettre en évidence
l expérience des étudiants sahraouis qui s’est concrétisée
«cinétiquement » au sein du site universitaire en 2018, après avoir été développée intellectuellement – cas de Marrakech à la fin de la saison universitaire en 2014.

Une expérience murie où il n y a pas de respect intellectuel, d’imitation organisationnelle ou de loyauté
envers les personnes ou les organisations, la loyauté, quant à elle, ne concerne que la prise de conscience «critique», reliant la pensée à la pratique et adoptant le plus dur degré du Radicalisme, élevant le fameux slogan : « au-dessus du sang et sous le feu, le mouvement est le cadre »

Troisième axe: les étudiants sahraouis et le débat sur l indépendance.
Le principe d indépendance désigne le droit d un individu ou d un
groupe d organiser librement ses affaires internes sans être affecté par aucun facteur externe, cette indépendance se traduit par
l indépendance administrative, de gestion, d organisation et
d’orientation loin des dictats ou des projections externes, peu importe leur type ou leur degré d influence.
Et dans le cas du Mouvement estudiantin Sahraoui, ce principe soulève de nombreuses questions exigeant discussion et analyse, tant par rapport au Front populaire de la libération de Sakia El Hamra et de Oued de l´-or-d une part, ou sa relation avec les organisations sahraouies des droits humains d autre part, ou en rapport au mouvement estudiantin marocain du troisième côté, et avec l -union- des étudiants de Sakia El Hamra Et Wadi al-Dhahab du quatrième et dernier côté.
La ligne politique du Polisario comme son nom l’indique est basée sur la libération de la région connue internationalement sous le nom de « Sahara occidental », qui comprend Sakia El Hamra et Wadi Al Dahab, tandis que les étudiants dans leurs déclarations et dans le document interne intitulé "Qui sont les étudiants sahraouis?"lequel est une sorte de carte d identité pour eux, définit les frontières géographiques de la patrie,) qui s’étendent de Oued Noun au nord jusqu à Ain Bentelli au sud. Ce qui soulève des questions que nous présentons comme suit: Cela (cette délimitation des frontières) n est-il pas considéré comme incompatible avec la position du Front populaire de libération Sakia El Hamra et Oued Eddahab? Alors, n est-ce pas considéré comme une nouvelle ligne politique qui contredit la ligne politique du front en tant que mouvement de libération?
Que nous admettions ou non une telle réponse, on ne peut en effet que saluer l’effort de ses militants, qui ont gardé une trace écrite de
l opinion des "détenus de l’expérience", manifesté dans "le Carnet du 4 avril" intitulé (le militantisme et le faux militanime dans notre réalité sahraouie contemporaine) et «Mémorandum du 4 avril» sous le titre (Lumières sur la patrie sahraouie occupée : dialectique de stagnation et du changement), en plus d un troisième document sur la situation des prisons marocaines.

Deuxièmement: les étudiants sahraouis et les défenseurs des droits
humains: une relation de dissonance.
Œuvrer dans les droits de l homme est un acte pacifique accompli par un individu ou plusieurs individus dans le but d apporter un
changement politique, social, économique, ou culturel, ce qui est
incompatible avec le travail révolutionnaire qui adopte la «violence
révolutionnaire» comme principe ou mécanisme de fonctionnement pour parvenir au changement.

Dans le cas du Sahara, la question n est pas différente, car on constate une contradiction flagrante entre le travail des étudiants et les fondements des droits humains, les étudiants sahraouis adoptent la «violence révolutionnaire» comme l un des seize principes du Front et ils voient dans le travail des droits de l homme un abandon de la lutte pour laquelle le front a été fondé. Pour eux, défense des droits humains est une œuvre de mercenaires, pour ce, ils rejettent toute intervention ou tutelle des cadres des droits de l’homme sur les étudiants Premièrement: les étudiants sahraouis et le Front populaire de libération de Sakia El Hamra et Oued Ed-Dahab ... Quelle relation?
Les étudiants sahraouis définissent leur relation avec le Front
populaire de libération de Sakia al-Hamra et Oued al-Dahab, dans un contexte de subordination politique et d indépendance
organisationnelle, c est-à--dir-e la dépendance à la ligne politique du
front, et l indépendance en matière d’organisation selon des conditions subjectives et objectives du cadre dans sa lutte, ce qui semble clair et ne soulève pas à première vue des problèmes théoriques et pratiques, mais qui mérite portant analyse et discussion abyssales.

Dans le cas du Sahara, la question n est pas différente, car on constate une contradiction flagrante entre le travail des étudiants et les fondements des droits humains, les étudiants sahraouis adoptent la «violence révolutionnaire» comme l un des seize principes du Front et ils voient dans le travail des droits de l homme un abandon de la lutte pour laquelle le front a été fondé. Pour eux, défense des droits humains est une œuvre de mercenaires, pour ce, ils rejettent toute intervention ou tutelle des cadres des droits de l’homme sur les étudiants.
En effet, dans l expérience de Marrakech susmentionnée, la question a atteint le point de considérer certains défenseurs des droits de l’Homme sahraouis comme de simples marionnettes dans les mains du régime marocain pour contrôler les perceptions des masses sahraouies. Ils ne sont que des «réactionnaires» qui ralentissent le cours de la cause sahraouie, ce qui se manifeste dans le slogan : ( à bas les réactionnaires ... Dahan, Al-Mutawakel, Ali Salem et les autres !) Les étudiants défenseurs des droits de l’Homme, eux aussi, sont également accusés d avoir causé de nombreux conflits armés entre étudiants pour leur trouver un pied dans l université et pour contrôler et -dir-iger le Mouvement estudiantin.

Troisièmement : les étudiants sahraouis et le mouvement estudiantin marocain
Les étudiants sahraouis considèrent qu ils ne font pas partie des
factions du mouvement des étudiant marocains connu pour faire court par « Otem », et qu’ils sont un cadre indépendant du mouvement étudiant marocain, rassemblé par la sphère commune, qui est l’université.
Et vu que l -union- nationale des étudiants marocains a pris position de soutenir «le droit du peuple sahraoui à l autodétermination, .nous nous contenterons d’avancer deux points liés à cette position, deux ponts qui pourrait être une base pour d autres écrits qui traiteront aux Détails les aspects de cette position, qu ils soient historiques, politiques ou idéologiques :
Ce sont eux qui ont soutenu cette position, mais elle a été prise plus tard démocratiquement au sein des structures de l -union- nationale des étudiants du Maroc, dominé lors de la quinzième conférence étudiante par les étudiants Frontalistes.

2. Certains membres de la faction de la Voie Démocratique adoptant l’idéologie marxiste-léniniste sont devenus les héritiers légitimes de l héritage des étudiants Frontalistes.

Ils défendent la nécessité de réintroduire une nouvelle position sur le "droit du peuple sahraoui à l autodétermination", en disant qu’il faut séparer le «peuple sahraoui» et l organisation politique du Front populaire de libération de Sakia El Hamra et Oued Al Dahab, au motif que ce dernier en renonçant à la ligne de lutte et de militantisme adoptée au départ de la révolution, il ne différait en rien des «régimes réactionnaires».

Quatrièmement: les étudiants sahraouis et les organisations parallèles au Front (L -union- des étudiants de Sakia al-Hamra et Oued al-Dhahab : cas d’étude)

L’-union- des étudiants de Sakia El Hamra et Oued Ed-Dahab se définit dans la loi fondamentale émise par la deuxième Conférence de l’-union- (nous n avons pas pu disposer de la loi fondamentale du troisième congrès), comme une organisation de masse nationale, politique, sociale et culturelle lié au Front populaire de libération de Sakia El Hamra et Oued Ed-Dahab
Et un cadre à travers lequel les étudiants et diplômés sahraouis luttent pour atteindre leurs objectifs de libération, de progrès et de
construction.
Selon l article deux de la loi fondamentale, tous les étudiants sahraouis acquièrent l adhésion, ce qui fait de nous
Nous posons la question: est-ce que ce «Tout» inclut également les
étudiants sahraouis qui étudient dans les universités marocaines?

Les étudiants sahraouis des universités marocaines affirment que
l’-union- ne les représente pas et qu ils n ont aucun rapport avec cette -union- et ses structures organisationnelles qui les représentent sont démocratiquement élues dans chaque site universitaire à part entière, mais cette prise de position claire nous lègue le droit de nous interroger et émettre certaines observations:
- Certains étudiants assistent aux conférences de la fédération en tant que représentants d étudiants universitaires marocains, sans aucune émission d’aucune position officielle des étudiants sahraouis de manière collective ou à titre individuel de la part de chaque site séparément, ce qui illustre la vérité de cette représentation : est-elle
basée sur une légitimité publique ou des loyautés personnelles?
Le débat qui a surgi sur le réseau social "Facebook" à propos d une
suggestion proposée lors de la troisième conférence De l’-union-, par un membre de la Jeunesse dite "La Ligue des étudiants
du Sahara occidental dans les territoires occupés", ratifie l’idée que les étudiants sahraouis n avaient ni connaissance, ni suivi de l’-union- ni de ses structures, et que c’était la couverture médiatique de la troisième conférence qui leur a fait suivre les travaux de la conférence pour interagir plus tard avec la suggestion via des publication Sur les réseaux sociaux, car la Ligue existait depuis la deuxième conférence, et il suffit de revoir l article 80 De la loi fondamentale émanant de la deuxième conférence, ainsi que la
proposition présentée à la troisième conférence ne qui concerne que Le passage de la forme secrète de la Ligue à celle publique.

Bilan :

Partant de cet article, à travers lequel nous avons essayé d éliminer ne serait-ce qu’un petit peu d’ambigüité autour de l histoire de
l expérience des étudiants Sahraouis. Partant également d’une
méthodologie scientifique pour aborder cette expérience, nous avons pu tirer les conclusions suivantes :
- Il y a une rareté flagrante dans l écriture scientifique sur
l expérience des étudiants sahraouis, qui interroge les acteurs de
cette expérience, surtout si l on sait qu un pourcentage important
d entre eux étudient dans la spécialité des sciences sociales et
humaines, de ne pas profiter l accumulation théorique et
méthodologique en traitantl expérience avec l étude et l analyse,
une forme de militatntisme aussi importante que le practice sur le
terrain.
- La même conclusion s applique aux écrits idéologiques, car on note un grand vide dans l écriture sur les les tournants saillants de la lutte des étudiants sahraouis, hormis «l expérience de Marrakech»
laissée pour compte deux documents écrits exprimant les points de
vue des acteurs autour d’un ensemble de questions qui ont émergé
de l’arène de la lutte sahraouie.
A l heure où les étudiants sahraouis se considèrent comme l’élite
instruite qui apporte les réponses scientifiques et pratiques dont le
"peuple sahraoui" a besoin, ils n’ont pas pu apporter de réponses à
plusieurs défis rencontrés par l expérience estudiantine sahraouie.
- Les étudiants sahraouis vivent sur la mémoire de l héritage de
la lutte précédente fondant le Front populaire de libération de

Sakia Al-Hamra et Oued al-Dhahab, compte tenu que son
fondateur était également un étudiant.
- L incapacité de l esprit étudiant sahraoui de produire un
discours scientifique et pratique qui correspond parfaitement au
moment actuel visant la dissection de la cause du Sahara
occidental.
Dans l article intitulé«Qui sont les étudiants sahraouis?»,qui sert de
carte d identité aux étudiants Sahraouis, l idéologie ceux-ci n a pas
été abordée, c est ce qui nous fait noter de temps en temps des
écrits qui traitent des concepts qui posent à leur tour de nombreuses questions, comme le concept de Marxistes sahraouis ". Cela nous exhorte à poser les questions suivantes: est-il possible de parler aussi du concept d «Islamistes sahraouis»? le concept de
«Marxistes sahraouis» signifie-t-il un débat de l intérieur du
Mouvement estudiantin Sahraoui?.
Les étudiants sahraouis ont contacté des juristes étrangers dans
certains cas, ce qui nous fait nous demander si les étudiants
Sahraouis ont une position sur le travail des Droits de l homme,
étant donné qu ils ils adoptent avec vocation révolutionnaire? ou leur méfiance porte uniquement sur les défenseurs sahraouis des droits de l’homme, et donc des cadres et des personnes spécifiques?

Quelques faits et événements liés à l expérience estudiantine
sahraouie, créent une dualité d’«action» et de «réaction» où cette
dernière l’emporte souvent.

Références:

Livres :

Ernest Mandel: The RevolutionaryStudentMovementTheory and Practice, traduit par Bashir Al-Sebaei.
2116, traduction de RabiaWahba, édition, 2018, Le Caire. Charles
Tilly: mouvements sociaux
Abdullah Nafisi: La pensée cinétique des courants islamiques,
Bibliothèque Afaq, édition, 2106

Mémoires universitaires:

GhansMuhammad: Ouverture politique et organisations sociales
dans l espace universitaire, mémoire pour l’obtention de Master,
2100 _. 2102
SafyanBuyhroshan: Les nouveaux mouvements sociaux du discours
social au discours identitaire, mémoire pour l’obtention de Master
2017/2018

Articles :

Abdelali Al-Dafairi: Lumières sur le mouvement étudiant
international, site Web Hespress

Esmat Saif Al-Dawla: Le mouvement étudiant, Al-Shura
Magazine, premier numéro, 1986

El-Saleh Bougherion:étudiants sahraouis, Réalité et perspectives, 2 août 2103

Documents :

Un document interne "Qui sont les étudiants Sahraouis?"
Le document «Calendrier du 4 avril» sous le titre (Militantisme et
faux militantisme dans notre réalité sahraouie contemporaine).

"Mémorandum du 4 avril" document sous le titre : « Lumières sur la
patrie occupée du Sahara, dialectique de stagnation" et
changement »

La loi fondamentale de l -union- des étudiants de Sakia Al-Hamra et
Wadi Al-Dhahabémise par la deuxième conférence l’-union-




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